28. octobre 2021 de Chelsea Alther
Contribuer à la mise en place d’un nouveau site en travaillant à temps partiel? Oui, c’est possible!
Tous les parents en activité savent qu’il est rarement facile de concilier vie familiale et vie professionnelle. En outre, les mandats de gestion de projet et de conseil sont souvent complexes, inédits et uniques. C’est également le cas de la conception et de la mise en place d’un nouveau site d’entreprise. Néanmoins, dès mon premier jour chez adesso, j’ai pu constater qu’il est possible de trouver un équilibre entre la famille et le travail de projet.
Une question fréquente posée sans cesse: est-ce qu’un projet peut marcher avec une cheffe de projet employée à temps partiel?
Beaucoup pensent encore qu’il est indispensable que la cheffe de projet soit présente de manière inconditionnelle et constante. Cette opinion se reflète également au niveau de la direction. Il a longtemps été impensable qu’un PDG prenne un congé sabbatique de plusieurs mois. Aujourd’hui, c’est un fait acquis et il semble que cela fonctionne. Donc pourquoi est-ce qu’une activité à temps partiel ne serait pas possible également au niveau de la gestion de projet?
Il est temps de changer de paradigme
Dans cette optique, certaines conditions-cadres et quelques efforts s’imposent, évidemment. Je vois les quatre facteurs suivants comme des gages de succès:
1. Répartition des responsabilités et du pouvoir décisionnel
Cela requiert un changement culturel qui s’éloigne de la centralisation des responsabilités et du pouvoir décisionnel. La responsabilité ne doit pas uniquement incomber à la cheffe de projet, mais doit être répartie entre plusieurs membres de l’équipe. Des discussions ont lieu, les doutes éventuels sont levés, puis les décisions et les responsabilités sont assumées conjointement. Le résultat obtenu a été éclairé sous nettement plus de facettes que dans le cas d’une décision unilatérale. En outre, l’équipe l’accepte beaucoup mieux.
Du fait de ce pouvoir décisionnel décentralisé, chaque membre de l’équipe porte une plus grande responsabilité. Cette démarche est judicieuse, étant donné que chaque membre de l’équipe est un expert qui est plus au fait de sa spécialité que la cheffe de projet ne saurait jamais l’être. La cheffe de projet n’opère donc plus en tant que supérieure hiérarchique qui décide et répond de tout, mais en tant que conseillère et guide pour chaque membre de l’équipe.
2. Authenticité
J’ai longtemps pensé que, en tant que mère, je devais me cacher et céder aux pressions car sur le marché du travail, je suis perçue comme un obstacle. Aujourd’hui, j’apprends encore que ce n’est pas obligatoirement le cas, car la sincérité vis-à-vis de l’employeur et des clients débouche le plus souvent sur la compréhension. Être authentique suscite l’acceptation grâce à la crédibilité et on accroît ainsi son propre bien-être.
J’ai fait l’expérience que des clients ont accepté qu’une réunion ne puisse pas être prolongée spontanément parce que je devais aller chercher mon enfant le soir. C’est important de pouvoir parfois dire «non» lorsque quelque chose n’est pas possible et de pouvoir proposer une alternative. Une communication transparente et précoce et la flexibilité de toutes les personnes impliquées rendent cela possible.
3. Acceptation et soutien mutuel au sein de l’équipe
Les projets ne fonctionnent pas d’eux-mêmes, mais en équipe, et ceci aussi bien en tant que prestataire de service qu’en tant que client. C’est la raison pour laquelle l’acception de toutes les personnes impliquées est requise. Bien entendu, cela ne vaut pas seulement pour l’aspect du travail à temps partiel. C’est seulement lorsque nous, en tant qu’équipe, nous traitons mutuellement avec égards et nous soutenons mutuellement, quel que soit le domaine, que nous pouvons mettre en œuvre des projets fructueux.
Dans le travail de projet, il est inévitable qu’à titre exceptionnel, certains rendez-vous indispensables aient lieu un jour où je ne travaille pas d’habitude. Pour ces interventions spontanées, c’est bien sûr un défi de trouver une solution de garde appropriée. Mais mon équipe me soutient beaucoup pour me le permettre. Nous sommes prêts à nous aider mutuellement et il est tout à fait pensable qu’un membre de l’équipe ou même un supérieur garde temporairement les enfants pour que je puisse participer à un appel de client. C’est ce que j’appelle une implication entière de l’équipe pour le client.
4. Curiosité et courage
Un PDG qui prend quelques mois de congé sabbatique ou une cheffe de projet à temps partiel - cela ne peut pas être mis en place «juste comme ça». L’employeur et le collaborateur doivent faire preuve de curiosité et de courage pour franchir ce pas.
Il faut en outre plus de prévoyance, de réflexion et d’organisation. Ce sont précisément ces facteurs qui rendent une équipe efficace et capable de maîtriser des défis encore plus exigeants. Pour atteindre ce but, nous devons tous faire quelques efforts supplémentaires.
Nous aussi ne cessons d’apprendre, de jour en jour
C’est un fait: trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale est et reste un véritable défi. Mais à mes yeux, il peut être maîtrisé si tout le monde y met du sien. Dès le premier mois sur le nouveau site, nous avons gagné deux mandats, ce qui prouve que nous pouvons réussir en tant qu’équipe dans cette configuration. Un premier petit pas pour l’établissement d’adesso à Saint-Gall a donc été franchi. Les clients veulent une équipe fiable qui utilise ses capacités de façon ciblée. Grâce à l’authenticité, au soutien mutuel, à la curiosité et à la responsabilité personnelle, nous pensons être en mesure d’offrir cela, que ce soit à temps partiel ou à temps plein.
Espérons qu’à l’avenir, une cheffe de projet ne se posera plus la question de savoir si elle peut travailler à temps partiel. Ce qui importe, ce n’est plus «comment» chaque membre s’acquitte de ses tâches, mais «quel» sera le résultat de l’ensemble de l’équipe.